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nicotine et covid

La nicotine: poison ? remède ? protection contre la Covid ?

Régulièrement, nous voyons des fumeurs dans une perspective d’arrêt du tabac effrayés par la nicotine, persuadés de ses effets dangereux sur leur santé.

Pourtant consommée depuis des siècles, la nicotine reste l’une des substances les plus méconnues.

Alors, la nicotine coupable ou non dans les maladies liées au tabagisme ?

La nicotine est-elle cancérigène ?

– OUI pensent 80% des personnes interrogées par BVA en septembre 2019

– 13 % pensent que non

– 7 % ne se prononcent pas

« C’est un retour en arrière absolument invraisemblable », Pr Benoît Vallet, ex-directeur de la Direction Générale de la Santé (DGS)

« Voir le résultat de ce sondage m’effare. J’ai l’impression que tout ce que je fais depuis 35 ans n’a servi à rien », Jacques Le Houezec, scientifique, tabacologue, formateur

Ce sondage nous dit aussi que 3 français sur 5 pensent que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer… « Comment on en est arrivés à ce stade là, à cette résistance au vapotage, alors même que le vapotage est considéré par l’Agence de Santé Publique comme le moyen le plus utilisé pour arrêter de fumer », Pr Benoît Vallet

Quels sont les dangers de la nicotine ?

Le danger du tabagisme ne réside ni dans le tabac, ni dans la nicotine, mais dans la combustion.

La nicotine est un alcaloïde qui peut entraîner une dépendance, au même titre que la caféine et pas plus dangereuse en terme d’effets sur l’organisme et le cerveau. La nicotine a été maudite à cause de la combustion.

Tout végétal brûlé produit les mêmes toxiques que dans la fumée : des goudrons (causes de cancers), du monoxyde de carbone et des gaz oxydants (toxiques pour le système cardiovasculaire), des particules fines solides (problèmes respiratoires).

La réduction du risque tabagique consiste à proposer au fumeur une alternative qui supprime la combustion, et non pas nécessairement une abstinence totale de nicotine.

L’effet potentiellement nuisible de la nicotine réside sur une accélération de la fréquence cardiaque et une élévation de la pression artérielle. 

La 1e cigarette de la journée est la plus gratifiante, c’est celle que les fumeurs ont du mal à supprimer. L’accélération cardiaque produite par cette 1e cigarette est normale, car le fumeur au réveil n’a plus de nicotine dans le sang et ses récepteurs sont prêts à répondre. Dès la 2e ou 3e cigarette, la fréquence cardiaque se stabilise.

Quelle est la dose de nicotine toxique ou mortelle ?

La fameuse dose létale de nicotine a été reévaluée par le Dr Bernd Mayer, de l’Institut des sciences pharmaceutiques de l’Université de Graz en Autriche, et se situerait entre 500 et 1000 mg absorbés autrement que par ingestion, ce qui correspond à une moyenne de 6,5 à 13 mg/kg.

Dans le cas d’une surdose de nicotine, les premiers symptômes d’intoxication sont la nausée, puis le vomissement. En cas d’ingestion de nicotine, une grande partie est rejetée et le reste est éliminé à 70 % au passage par le foie.

Si la dose maximale de 20 mg/ml dans les e-liquides imposée par la directive européenne (sans justification scientifique) s’avère insuffisante, il n’y a aucun danger à utiliser des doses supérieures. Il est ainsi possible, et même recommandé, de compléter sa dose de nicotine par un patch, ou sous une autre forme, pour arriver à éliminer les dernières cigarettes.

Nota : L’avantage d’un dosage élevé de nicotine jusqu’à 50 mg/ml a prouvé son efficacité avec le système Juul aux Etats-Unis.

L'addiction à la nicotine

Ce qui provoque l’addiction au tabac, c’est la vitesse à laquelle la nicotine pénètre jusqu’au cerveau. Les produits chimiques présents dans le tabac de la cigarette servent également de catalyseur à la combustion, afin d’amener plus rapidement la nicotine vers le cerveau.

Le pic artériel, qui représente l’arrivée de la nicotine au cerveau, est 6 à 10 fois supérieur avec la cigarette par rapport à la délivrance observée au niveau veineux avec les substituts nicotiniques. Seule l’inhalation permet d’obtenir cette différence entre la concentration artérielle et la concentration veineuse.

Il est ainsi probable que la vape permette de livrer la nicotine au cerveau à une vitesse située entre la cigarette et les substituts nicotiniques, dont la courbe d’absorption est bien plus linéaire.

Les gens fument pour l’effet de la nicotine, mais pas que. La fumée de cigarette contient d’autres substances, en particulier des IMAO (inhibiteurs de la monoamine-oxydase de type A), qui sont des antidépresseurs. La cigarette est aussi un régulateur d’humeur et on peut considérer que le fumeur prend 40 % d’un traitement antidépresseur en fumant du tabac. 

Vapotage passif

La cigarette électronique est autorisée dans la plupart des lieux publics.  Faites valoir votre droit à n’être pas exposé au tabagisme passif !

Nous voyons encore trop souvent des lieux qui accueillent du public et qui transgressent la loi Evin en interdisant totalement le vapotage.

Le décret  n° 2017-633 publié au JO le 25/04/2017, applicable depuis le 01/10/2017, dit clairement que l’interdition de vapoter s’applique dans tout lieu de travail comportant plus d’1 poste de travail, sauf s’il accueille du public, ce qui est valable pour un hall d’hôpital par exemple.

A savoir également : il est totalement défendu de faire apparaître une interdiction du tabac et une interdiction de vapoter sur la même affiche.

Il n’y a donc aucune raison de voir autant d’interdictions de vapoter dans les lieux qui accueillent du public, d’autant que l’on a des données claires et nettes par une étude qui montre que le vapotage passif n’existe pas ou est insignifiant.

La nicotine pourrait-elle protéger du Covid-19 ?

4 avril 2020
Selon les données des études chinoiseaméricaine et de l’APHP de Covid-19, la sous-représentation marquée des fumeurs a interpellé les scientifiques : la nicotine pourrait avoir un effet protecteur contre le Covid-19 en agissant sur des récepteurs servant de porte d’entrée au virus. Des hypothèses, mais néanmoins beaucoup d’espoir, qui, selon les Dr Farsalinos et Dautzenberg nécessiteraient des études d’urgence.
Néanmoins, une enquête réalisée auprès de 4000 vapoteurs en l’espace de 2 jours contredit ces suppositions : les données recueillies ne montrent pas de signes d’une réduction de cas de Covid-19 chez ces consommateurs de nicotine.
Affaire à suivre…

Linterview France Info du Dr Marion Adler

29 avril 2020
Les explications du Pr Dautzenberg en vidéo :

Conclusion

La réduction des risques du tabagisme vise à prévenir les dommages liés à la fumée du tabac et le plus grand danger pour le système cardiovasculaire est le monoxyde de carbone dû à la combustion. 

Le vapotage réduit les risques de la combustion et ceux des substances cancérigènes. C’est l’usage de la nicotine sous cette forme qui a aidé le plus de fumeurs à décrocher de la cigarette.

La nicotine est une substance extraordinaire qui pourrait aider de nombreuses maladies neurologiques ou psychiatriques. Malheureusement, aucune recherche sérieuse n’a été menée. Toutefois, aujourd’hui, plus de 600 patients en France se traitent à la nicotine.

Vapoter encore 1 an, 2 ans, 5 ans après l’arrêt du tabac, n’est pas le problème, l’important est bien d’arrêter de fumer, point.

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