Entre véritables preuves ou éléments marketing, que sait-on vraiment quant aux effets des cannabinoïdes et du CBD en particulier ?
Les propriétés thérapeutiques du chanvre ont longtemps été négligées. Le THC (tétrahydrocannabidiol) a fait l’objet d’études depuis sa découverte en 1964, mais les autres cannabinoïdes de la plante de chanvre, comme le CBD, le CBG, le CBN ou le CBC, découverts au même moment que le THC, ne sont étudiés que depuis une décennie.
Les avancées sont donc lentes, récentes, et de plus en plus prometteuses.
À l’heure où débute l’expérimentation française du cannabis médical, de nombreuses recherches scientifiques déjà réalisées en laboratoire à l’international ont mené à des conclusions très positives.
Ces expériences aboutissent à une avancée importante sur la connaissance des propriétés du chanvre et de ses phytocannabinoïdes. Cependant, on attend toujours les recherches permettant de définir précisément les conditions de prescription et la posologie.
Le cannabis thérapeutique:
« Les connaissances s’accumulent depuis des milliers d’années dans la médecine sérieuse, dans la pharmacopée sérieuse, et c’est donc un petit peu désespérant d’avoir toujours à redémontrer les mêmes choses ». « Il n’est pas question de dire que c’est une panacée, mais que c’est un produit qui peut être intéressant chez certaines personnes, dans ces indications là, avec des résultats majoritairement positifs, mais pas toujours. »
– Dr Christian Sueur, Médecin Psychiatre, Président du GRECC (Groupe de Recherche et d’Etudes Cliniques sur les Cannabinoïdes)
En 2014, Le Pr Pierre-Yves Desprez, chercheur au Centre Médical Pacific de Californie, institut de recherche, (California Pacific Medical Center, San Francisco) présentait les résultats de ses études sur le cannabidiol (CBD):
« On a trouvé que le CBD, particulièrement, était une molécule qui agissait sur une réduction de l’agressivité des cellules cancéreuses métastatiques. En traitant ces cellules avec le CBD, on trouvait qu’il y avait une presque disparition de l’expression du mauvais gène, ce gène de la progression métastatique tumorale. Ce qui était assez intéressant, c’était que 1 gène et 1 molécule du cannabis entrainaient la même réponse dans des cancers très différents…
Est-ce que cela agit dans tous les types de cancers ? Presque. On a trouvé que dans les cancers de la glande salivaire, il n’y avait pas trop d’effets. Dans le mélanome, aucun effet du CBD. Pourquoi ? Ca on ne le sait toujours pas. Mais dans tous les autres types de cancers, ça répondait très bien. Le mélanome, c’est l’exception qui confirme la règle. »
Cristina Sanchez, biologiste moléculaire espagnole, a été à la pointe de la recherche sur les cannabinoïdes en tant qu’agents chimiothérapeutiques non toxiques pour le cancer. Cristina et ses collègues ont confirmé les résultats impressionnants sur le cancer.
Ils ont étudié les cannabinoïdes qui aident à moduler l’activité de notre système endocannabinoïdien. Présents dans le cerveau, les organes et la colonne vertébrale par exemple, les endocannabinoïdes sont produits également en grande quantité dans les cellules cancéreuses.
Ainsi, les phytocannabinoïdes seraient bien actifs, sur le cancer du sein par exemple. Mais ce n’est pas tout. Cristina et ses chercheurs ont réalisé des tests et ont à leur tour constaté que la grosseur d’une tumeur peut diminuer lorsqu’elle est en contact avec des cannabinoïdes. Les cannabinoïdes pousseraient au suicide les cellules cancéreuses tout en protégeant les cellules saines.
L’efficacité des cannabinoïdes a donc été largement prouvée par ces recherches.
Les résultats obtenus montrent aussi clairement que l’extrait complet de chanvre permettrait aux cannabinoïdes d’agir beaucoup plus efficacement, plutôt que lorsqu’ils sont utilisés isolés.
Expérimentation du cannabis thérapeutique en France
L’expérimentation débutée en 2021 a été prolongée jusqu’en 2023.
Si le cannabis thérapeutique semble fonctionner pour les patients douloureux et les patients épileptiques, le point faible, selon le Dr Copel du service de soins palliatifs de l’hôpital DCCS de Paris, est la difficulté, pour les équipes médicales, de se former à ce nouveau produit.
Elle précise que cette première phase d’expérimentation a permis de confirmer les publications scientifiques internationales : « Le cannabis thérapeutique est un bon médicament, très efficace, mais avec ses risques d’effets indésirables. Il faut notamment faire attention aux interactions avec les anticancéreux. »
L’effet d’entourage
Constance Finley, fondatrice de Constance Therapeutics, étudie le chanvre et ses bienfaits depuis plusieurs années. Originaire de l’État de Californie aux Etats-Unis, où le cannabis est légalisé depuis 1996, elle a une approche différente de cette plante. Victime d’une maladie chronique grave, elle explique s’être soignée avec la consommation de cannabis.
En étudiant cette plante, Constance et ses chercheurs ont constaté qu’il était nécessaire d’utiliser tous les cannabinoïdes ensemble (THC, CBD, CBG…) pour obtenir l’efficacité appelée effet d’entourage. Ethan Rousso, ancien directeur médical de CW Pharma, affirme qu’il est important d’utiliser les cannabinoïdes présents dans toutes les parties de la plante : « Si on ne prend pas d’extrait de bourgeon, on ne met pas à profit tout ce qu’a à offrir la plante. »
“Ces sujets, complexes et malheureusement trop souvent polémiques, méritent que le Parlement s’en saisisse pleinement, de manière approfondie et apaisée” – Robin Reda, Député de l’Essonne;
En France, l’Assemblée nationale a publié un rapport d’étape sur l’usage du cannabis thérapeutique:
(https://www2.assemblee-nationale.fr/content/download/315054/3062083/version/1/file/MIC-cannabis_rapport_etape_therapeutique.pdf), établi par la mission d’information commune sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis, présidée par le député Robin Reda.
Le CBD ou cannabis “bien-être”
Le chanvre à fibre est utilisé dans la fabrication de produits dits de bien-être, commercialisés en vente libre.
Souvent préférés aux substances chimiques, ces produits contenant des extraits naturels maintiennent le confort des personnes souffrant de symptômes divers et variés. C’est une solution adoptée pour éviter les traitements lourds et chimiques pour l’organisme.
Le cannabis « bien-être » participe également à la réduction des dépendances aux substances addictives en réduisant les symptômes de sevrage.
Le rapport d’étape de la mission d’information commune menée par l’Assemblée Nationale sur le cannabis « bien-être » a été publié le 10 février 2021. Il confirme notamment que « les propriétés anxiolytiques du CBD confèrent à cette molécule un véritable potentiel en matière de sevrage tabagique » et que le CBD apparaît « comme un moyen de lutter contre la consommation de produits stupéfiants« .
Le CBD, un allié mieux-être
Le CBD est un des cannabinoïdes le plus étudié. Il est la première substance exogène connue capable de moduler notre système endocannabinoïde. A la différence du THC, il n’a aucun effet psychotrope. Mieux, il contre ses effets.
Parmi les propriétés indiquées par le large spectre d’indications thérapeutiques ci-dessus : la réduction du stress, de l’anxiété, des inflammations, des niveaux de sucre dans le sang, du psoriasis, des symptômes de maladies auto-immunes, des douleurs chroniques…
Certaines études réalisées en 2016 sont très probantes concernant le CBD sur les maladies telles que l’épilepsie, la schizophrénie ou la fibromyalgie.
Le CBD agit aussi sur d’autres récepteurs non-cannabinoïdes, tels que le récepteur sérotoninergique du système nerveux central 5-HT1A, ce qui engendre en partie son effet anxiolytique.
Le CBG, tout aussi prometteur
« Molécule mère », le CBG est le premier cannabinoïde à apparaître dans la plante de chanvre. C’est un cannabinoïde mineur qui fait l’objet d’études scientifiques depuis seulement quelques années.
Le CBG, selon des études américaines, montre un rôle dans l’atténuation des symptômes des maladies neurodégénératives, des maladies inflammatoires de l’intestin, de glaucomes, de certains cancers… Il s’avère antibactérien et stimulant pour les os selon l’étude “Cannabis en médecine” du Docteur Franjo Grotenhermen (https://www.norml.fr/sante-prevention-rdr/usage-therapeutique-du-cannabis/) et
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